Les salons de la voyance, ce que j’en pense vraiment !
Extrait de Comprendre la Voyance, éditions Trajectoire 2015, reproduction interdite
De la capitale, jusqu’aux grandes villes de province il n’est pas une région qui n’ait pas eue au moins une fois son salon de la voyance, son week-end de l’étrange ou son forum des arts divinatoires. Élaborés la plupart du temps par des organisateurs d’évènements – souvent spécialisés dans le domaine – mais aussi parfois et plus rarement par les affaires culturelles d’une municipalité, ils se tiennent dans des salles d’expositions dans lesquelles des espaces de consultation sont loués par des praticiens en quête d’une nouvelle visibilité.
C’est le propre du salon : présenter qui on est et ce que l’on sait faire. Ponctués de petites conférences ou de démonstrations diverses, l’espace compte aussi souvent des marchands de livres, d’encens, de minéraux, d’arts divinatoires, de pendules et de toute la pacotille ésotérique et occulte que les Madames Irma aiment à étaler sur leur bureau.
Je suis très réservé à l’égard de telles manifestations à laquelle se rend un public populaire qui ces dernières années tend à se réduire ; peut-être à cause de la crise mais peut-être aussi à cause de la qualité de ce que l’on y trouve, finalement pas toujours au rendez-vous.
Pour deux raisons.
La première est que les praticiens ne sont pas toujours très bons. Certains débutent ou tâtonnent dans ce qu’ils espèrent être un nouveau métier mais n’ont rien appris et n’ont pour eux que le sentiment d’avoir un don de voyance. D’autres sont là parce qu’ils n’ont pas de clients alors qu’ils existent depuis longtemps dans le métier… Cherchez l’erreur.
La seconde raison vient du fait que le praticien doit rentabiliser la location de son espace et tous ses frais annexes (déplacement, hébergement). Il est souvent obligé d’enchainerles consultations quand celles-ci se présentent. Il y a des creux et des moments de rush qui exigent d’enchaîner plusieurs RDV sans faire de pause alors qu’une pratique sérieuse exige de rester inspiré en ayant des temps de repos.
Mais cette problématique tend finalement à se résoudre toute seule puisque les salons sont de moins en moins bien achalandés.
Dans la profession, il se dit aujourd’hui que louer un stand doit être vu comme un investissement. En clair : on perd de l’argent. S’il y a encore dix ans, rentabiliser son espace était aisé, lorsqu’on équilibre aujourd’hui – souvent avec peine – il faut se réjouir et le vivre comme un vrai succès.
Il faut dire que les salons de la voyance peinent souvent à passer pour des manifestations sérieuses. Si le public est assuré de pouvoir rencontrer des voyants, la question de la qualité de consultation reste posée. Comment un voyant peut-il travailler de la meilleure façon, dans le brouhaha et les déambulations des badauds, sur une table de salle des fêtes, dans un espace grand comme une cabine d’essayage nimbé des fumigations au patchouli du stand voisin ou dans la rosâtre lumière des lampes à sel en vente à côté. Les praticiens qui ont des clients, ne font jamais de salon… Donc…
Beaucoup de mes consultants me disent eux-mêmes qu’ils n’ont jamais vraiment trouvé quelqu’un de sérieux dans ce genre d’endroit. Certains ne seraient pas toujours déclarés, toucheraient le RSA en même temps qu’ils s’essaieraient petitement dans la voyance, en participant à quelques salons. Investis par des praticiens récemment lancés encore inexpérimentés ou de plus anciens plutôt là pour retrouver une clientèle qu’ils n’ont jamais réussie à fidéliser, les salons souvent raillés par les médias apparaissent comme des foires criardes, désuètes et à la marge.
Tous les ans, certains grands salons parisiens sont ainsi brocardés et leurs exposants caricaturés par la presse. Il faut dire aussi que certains voyants bien naïfs donnent le bâton pour se faire battre. Tout contents d’être interviewés par une équipe de TV, certains prédisent des absurdités ou des évidences grotesques sans deviner qu’ils sont les cons du dîner télévisuel que l’on cuisine sous leurs yeux.
Commentaires
Cela fait bien longtemps que je lis les écrits (en ligne comme édités) et regarde les vidéos que vous réalisez et je n’avais encore jamais rédigé de commentaires.
En effet, on trouve vraiment de tout sur internet concernant les Arts divinatoires et j’ai toujours préféré garder mes distances par rapport à tout ce fatras qui, dans le meilleur des cas, me fait sourire.
Tout cela pour dire que je trouve très positif de voir un professionnel reconnu et de talent prendre le temps d’aborder l’univers de la voyance avec intelligence et clarté (normal pour un clairvoyant me direz vous).
Merci pour votre travail.
Cordialement
Grâce à une voyante à la gomme, une superbe rencontre que j’ai faite à fini en rupture suite au fait qu’elle ait contacté une voyante lui disant que j’étais volatile et pas sérieux. Résultat, ça m’a agacé et on a rompu. Rappelons avant tout que la voyance reflète un état d’esprit d’une personne et que rien n’est figé, tout peut changer si la personne change les vibrations de sa pensée. En aucun la voyante ne doit pas influencer de par sa façon de dire les choses rappelant que rien n’est figé. J’ai moi même fait les tarots et j’ai toujours procédé de la sorte tout en proposant des méditations adaptées à la situation. Monsieur Tournier, heureusement vous n’êtes pas dans ce lot et vous savez faire la part des choses.
Bonjour
Moi j’ai bien ce salon de voyance que je suis depuis des années. Et Je trouve vos vidéos Alexis Tournier très instructive. Je suis dans le même domaine que vous.
https://dahpk.com/