Comment voit un voyant ?
Le terme "voir" est impropre et ne reflète pas le fonctionnement de la voyance, en dépit du nom que porte le phénomène. Voyance n’est que la contraction du terme "clairvoyance" qui fut créé au début du XXème siècle pour désigner un phénomène de perception dit extrasensoriel. À partir des années 20, on emploie le terme voyance autant pour désigner la capacité en jeu que pour parler de la consultation. Voyance, aujourd’hui se confond également avec la précognition ce qui laisserait supposer que mettre en jeu ses capacités de voyance ne concerne que l’avenir.
La capacité de voyance telle que définie originellement peut s’établir comme la capacité permettant d’obtenir des informations sur un sujet donné sans moyens conventionnels ; autrement dit sans aucune forme de communication et sans moyens sensoriels courants.
Par abus de langage, on emploie volontiers le verbe "voir" mais la voyance n’est pas proprement visuelle. Ressentir, percevoir sont des termes plus justes qui reflètent davantage l’expérience du voyant lorsqu’il fait de la voyance. Car c’est bien tout le corps du praticien qui est en jeu dans le processus. La voyance, c’est d’abord de l’information brute qui est perçue. Celle-ci est décodée par le système nerveux en produisant des sensations kinesthésiques et visuelles, mais aussi des sons, des odeurs, des goûts Ces sensations s’assemblent entre elles et forment des images qui donnent du sens. Ce processus, rapide et fugace, ressemble beaucoup à la manière dont remonte un souvenir. Un souvenir, c’est un cocktail de sensations qui ne sont pas que visuelles : il contient des ambiances, des odeurs, toute une gamme de feelings qui ressemblent tout à fait à la manière dont se manifestent les informations lorsqu’elles sont perçues de manière intuitive.
L’expression des informations perçues est une étape cruciale dans le processus de voyance. Si percevoir est probablement donné à tout le monde, décoder, décrire et exprimer ce qui est perçu requiert du talent. C’est évident ne serait-ce que parce qu’il faut du vocabulaire pour les mettre en mots et leur donner une réalité compréhensible par le client qui est assis en face du praticien par exemple. Mais le talent du voyant est aussi dans la vigilance et la compréhension de ce qui se joue en lui. D’un point de vue cognitif, dès que l’on perçoit quelque chose, le cerveau l’interprète, donne du sens, fabrique des images, de manière automatique et souvent inconsciente... Les informations intuitives initialement perçues se retrouvent alors mélangées avec des informations reconstruites, produites par le voyant lui-même. Et ces dernières peuvent être erronées. À lui de les reconnaître comme telles pour ne tenir compte que de ce qui est juste, bien sûr.