Qui peut être voyant ?
L’idée qui prévaut aujourd’hui est celle selon laquelle, la capacité de voyance est présente dans la nature comme une propriété du vivant. Habilité, capacité, potentiel… Aussi sûrement que nous possédons tous une faculté de mémoire, nous avons également ce que d’aucuns, au sein de la communauté des parapsychologues, nommèrent un temps "une fonction psi".
Capacité présente en chacun de nous, il nous appartient de la développer ou plutôt : d’apprendre à l’utiliser. Car en la matière, notre société ne nous apprend rien. Construit sur la maîtrise et la connaissance issue de processus raisonnés, le paradigme actuel ignore tout simplement l’idée qu’une forme de connaissance spontanée et indubitable puisse exister sans avoir recours à un processus intellectuel.
Pourtant les témoignages de gens vivant ou ayant vécu des expériences exceptionnelles correspondant à des expériences télépathiques avec un proche, de précognition d’événement futur ou de clairvoyance sur une cible éloignée dans l’espace, sont nombreux. S’ils n’établissent pas une preuve en soi, ils attestent que les expériences dites paranormales sont fréquentes. Suffisamment en tout cas pour susciter l’intérêt de certains scientifiques dès la fin du XIXème siècle et d’en envisager l’étude. (Voir parapsychologie).
Il semble que la capacité de voyance s’épanouisse de manière naturelle chez les gens sensibles, créatifs possédant de l’originalité, une grande indépendance ou un coté solitaire, une franche ouverture d’esprit et bien souvent un grand sens artistique et esthétique. Cela semble évident : l’expression de ses perceptions relève principalement d’une habilité à être à l’écoute de ses sensations et de ces émotions. Exprimer ce qui est "vu" implique d’avoir une certaine ouverture de conscience à soi-même et aux autres pour observer et décrire ce qui se joue en soi. Bien se connaître est nécessaire et avoir une souplesse avec "son monde intérieur" indispensable. A contrario, les personnes percluses de processus analytiques ont bien plus de mal à "lâcher prise", à "taire leur mental" et être à l’écoute de leurs sensations : pour elle la voyance semble un monde totalement étranger.
De nombreux voyants pros racontent avoir développé leurs capacités intuitives grâce (ou à cause) à un parcours de vie compliqué, une enfance douloureuse ou des événements traumatisants. Pour eux, l’utilisation et le développement de cette capacité semble avoir joué comme un fusible : la voyance s’épanouit brutalement comme pour éviter au sujet de sombrer totalement. D’autres racontent s’être mis à "voir" précisément suite à des chocs violents, physiques ou psychologiques.
Si la voyance est une capacité possédée par tous, on peut supposer comme pour n’importe quelle capacité qu’il existe des sujets doués et d’autres moins. Dans la population, la représentation graphique de la répartition devrait être identique à celle d’une courbe de Gauss (en cloche). Aux deux extrémités se trouvent les doués et les pas doués du tout et au centre, plus ou moins près, la majorité de la population. Cela dit, comme pour toute capacité, l’entraîner et la développer ne sont pas des projets impossibles. Dans les années trente JB Rhine obtenait des résultats significatifs avec des sujets qui s’estimaient peu doués mais qui acceptaient de s’entraîner. Des expériences menées sur des sujets plongés en état d’hypnose légère ou dans des états de conscience modifiée montrent des résultats. Pour le chercheur Stephan Schwartz, tout le monde est capable de mettre en œuvre ses capacités de voyance et le premier exercice le permettant est la pratique quotidienne de la méditation.